vendredi 16 août 2013

Retour en France

Après un très long voyage, une escale s'éternisant à Londres et ce sentiment un peu agaçant de savoir qu'il faudrait désormais parler de ce voyage au passé, je suis enfin à bord de l'avion me ramenant chez moi.

Mon voisin de siège entame la discussion, me demandant ce que je vais faire en France.
La phrase "I'm coming home" vient clôturer tout en poésie ce séjour au Japon.
Je retrouve mes parents à l'aéroport, réalisant que je ne suis pas partie depuis bien longtemps.
Puis exténuée, je découvre la surprise de mes amis qui m'attendaient chez moi.
Les choses vont alors très vite dans cette situation, la joie et l'excitation vous font raconter votre voyage dans le détail, mélangeant les anecdotes peu importe l'ordre.
On oublie la tristesse, le voyage est maintenant devenu souvenir, mais aussi une partie de nous.

J'ai pris mon temps avant de retourner à l'école, consacrant les deux jours qui suivirent mon retour à  envoyer des mails à tous mes camarades de l'autre bout du  monde, ainsi qu'à ma famille d'accueil.

J'ai passé du temps auprès de mes parents, bien que toujours encore un peu là-bas.
Le matin, je trouvais ça "bizarre" d'être dans mon salon au lieu d'être en direction de Minamiôta Station, de manger du pain dans ma cuisine au lieu d'un plat de ramen à la cantine.

Puis le retour au lycée. J'étais tellement exitée de revoir mes amis que j'ai tout mis en œuvre pour débarquer par surprise. Je suis rentrée discrètement, j'ai surgi de nul-part en criant "bouh!"
Ahah retrouver son monde, c'est aussi un moment important dans un échange scolaire.
Mes professeurs m'ont tous saluée, j'ai eu un peu d'indulgence vis-à-vis du décalage horaire (dont je ne souffrais pas, mais chut ;))
Enfin dans les mois  qui suivirent, bien que nous préparions le bac, j'eus de nombreuses interventions à faire auprès de ma classe à propos de mon voyage.
On me posait des questions, je parlais de tel ou tel sujet,en Français, en Anglais, ce qui me permettait de rester toujours un peu dans l'esprit du séjour.
Je gardais aussi un contact très fréquent avec le Japon, envoyant des mails tous les jours, ainsi que des lettres, et un énorme colis rempli de cadeaux pour ma famille de Yokohama.
Cependant bien que le temps passait, je n'étais toujours pas revenue complètement...


mercredi 7 août 2013

Dernier Jour

Et c'est presque un an après que je décide enfin de rédiger ce chapitre.
Je le remettais toujours à plus tard.
Désolée.

Le jour du départ est plus dur à affronter que ce que l'on pense. On se dit que l'on sera content de rentrer, retrouver ses amis, sa famille et ses habitudes.
Mais sur le moment, c'est bien différent.
Je me souviens de m'être levée de bonne humeur, légèrement stressée mais sans plus. Pas le temps de déjeuner, nous avions déjà prévu la veille une viennoiserie au chocolat bien grasse.
Mes valises m'attendent dans l'entrée, et je quitte précipitamment mais difficilement ma maison d'accueil.
Petit pincement au cœur. Nous sommes en retard, et passons  les guérites de la station d'Hiranuma Bashi à la course, jusqu'au quai de la Yokohama station d'où doit venir le direct pour Narita : le NEX, qui arrive vers 8h00 du matin.

L'angoisse monte : mes amis m'avaient promis de venir me voir. Mais le temps passe, et ils n'arrivent pas.

Gardons la face.

Enfin, je vois un groupe se diriger vers nous ; ils sont là! Mes amis. Ils sont nombreux et accompagnés de Nakahara sensei.
Je suis si contente! Je les prends tous dans mes bras, même si ça ne se fait pas vraiment là-bas.
Je fais les présentations : camarades et famille d'accueil.
Moment de joie, on rit, on se promet de se revoir bientôt, on prend des photos. Ils m'offrent  des cadeaux : tout ce que j'aime manger : chocolats et sandwich!
Et un beau petit paquet de cartes, pour "leur préparer de nouveaux tours de magie.".

Puis Miyu me demande en Japonais si quelqu'un m'attend à l'aéroport; je réponds en Anglais que non, et là, Nakahara sensei me fait remarquer que notre conversation est fluide.
Pour la première fois je remarque mes progrès en compréhension, moi qui avais l'impression de ne pas avoir eu le temps d'en faire.

Le train arrive, le pire moment.
Mon père d'accueil monte ma valise, j'ai la première place du premier wagon.
Je l'accompagne puis, pars me mettre à la portière pour les au-revoir.
Un peu agacée de ne pas être capable de dire à ma famille combien je suis reconnaissante pour leur accueil et pour tout ce qu'ils ont fait pour moi.
Puis je vois que Sashiko, ma mère d'accueil pleurer.
Je me retiens, les remercie d'être venus avec un grand sourire, et je leur dit à bientôt.
La porte se referme, le train se met en marche, ils disparaissent par la fenêtre, je retourne m’asseoir.
Et je me laisse aller.

Le trajet fût difficile, long et très émouvant pour moi.
Je profite de ma dernière traversée de Tokyô pour filmer par la fenêtre les rues que j'avais parcourues
J'eus du mal à me remettre à l'arrivée de l'aéroport. Mes valises étaient lourdes, elles me faisaient mal aux bras.

On m'attendait à la sortie du NEX, une dame m'aida dans l'aéroport, m'accompagnant jusqu'à l'enregistrement (heureusement, sinon j'y serai encore...)
Puis elle me laisse aux portes magnétiques.
Et là, comme au départ, en passant ses portes, tout repart, je vais mieux, l’excitation du  voyageur à nouveau, comme au départ.

J'ai du temps à tuer dans l'aérogare, et j'en profite pour me payer un café hors de prix chez Excelsior Caffé, tout en regardant  mes photos chargées sur mon ordinateur.
Le cœur lourd je regarde autour de moi; il faut croire que le Japon à un effet dingue sur ses touristes : presque tous les clients du café avaient l'air émus, ou les yeux rougis par les larmes.
Je ne suis pas la seule. Et c’est une situation très bizarre…



Vient ensuite l'embarquement, le grand départ, je suis assise à la fenêtre, et replonge dans mes souvenirs lorsque nous décollons.
C'est un aurevoir. Il faut s'incliner une dernière fois.



J'aurai voulu rester plus longtemps.


2.7